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beaucoup de bruit pour rien
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9 février 2007

Beaucoup de bruit pour rien


Extrait de beaucoup de bruit pour rien
Vidéo envoyée par Mad0

J'aime  ce  passage, à la  fois émouvant, comique et tragique. Tout un lot de belles paroles pour vous faire voyager dans le monde de la poésie shakespearienne à travers une merveilleuse mise en scène et un excellent casting....Quel  talent !!!

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Synopsis :

Après les jeux de la guerre, les fidèles compagnons de Don Pedro, Claudio et Benedict, vont se livrer à ceux de l'amour, aussi cruels et exaltants avec leurs lots de trahisons, leurs ruses et leurs mots d'esprit.

Mon avis :

Poster un commentaire sur ce film est plutôt périlleux... je sais que vais être attendu "au coin du bois" par les passionnés du plus grand poète, écrivain et dramaturge de la culture anglo-saxonne.

"Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado About Nothing) est une comédie publiée en 1600, dont la première a probablement été représentée à l’hiver 1598-1599. Elle reste à ce jour l’une des comédies de Shakespeare les plus populaires. Au niveau du style, elle a beaucoup de points communs avec les comédies romantiques qui jouent sur deux couples d’amoureux : le couple romantique, Claudio et Hero, et leur contrepartie comique, Bénédict et Béatrice."

La principale version cinématographique de cette pièce est l'adaptation de Kenneth Branagh, tournée en Toscane.

Ce film poétique bénéficie d'un scénario passionnant et malicieux et d'une distribution exceptionnelle.

Branagh dans le rôle du très burlesque Signor Bénédict est vraiment parfait, en plus de réussir une grande prestation d'acteur, sa réalisation flirte avec la virtuosité.

Emma Thompson incarne  avec  fougue  cette  dame Béatrice. Son jeu peut parfois paraître un brin surjoué mais il n'en est rien. DIANTRE, on interprète pas du shakespeare avec de la retenue.

Leurs dialogues sont les meilleurs moment du films, drôles et touchants à la fois. voici un passage savoureux de la scène 2 de l'acte 5 :

BÉNÉDICK. – Chère Béatrice, vous voulez donc bien venir quand je vous appelle ?

BÉATRICE. – Oui, seigneur, et vous quitter dès que vous me l’ordonnerez.

BÉNÉDICK. – Oh ! restez seulement avec moi jusqu’alors.

BÉATRICE. – Alors est dit : adieu donc. – Et pourtant, avant de m’en aller que j’emporte ce pourquoi je suis venue, c’est de savoir ce qui s’est passé entre vous et Claudio.

BÉNÉDICK. – Seulement des paroles aigres ; et là-dessus je veux vous donner un baiser.

BÉATRICE. – Des paroles aigres, ce n’est qu’un souffle aigre, et un souffle aigre n’est qu’une haleine aigre, une haleine aigre est dégoûtante ; je m’en irai sans votre baiser.

BÉNÉDICK. – Vous avez détourné le mot de son sens naturel, tant votre esprit est effrayant ! Mais, pour vous dire les choses sans détour, Claudio a reçu mon défi ; et, ou j’apprendrai bientôt de ses nouvelles, ou je le dénonce pour un lâche. – Et vous, maintenant, dites-moi, je vous prie, à votre tour, laquelle de mes mauvaises qualités vous a rendue amoureuse de moi ?

BÉATRICE. – Toutes ensemble qui constituent un état de mal si politique qu’il n’est pas possible à une seule vertu de s’y glisser. – Mais vous, quelle est de mes bonnes qualités celle qui vous a fait endurer l’amour pour moi ?

BÉNÉDICK. – Endurer l’amour : bonne épithète ! Oui, en effet, j’endure l’amour, car je vous aime malgré moi.

BÉATRICE. – En dépit de votre cœur, je le crois aisément. Hélas ! le pauvre cœur ! si vous lui faites de la peine pour l’amour de moi, je lui ferai de la peine pour l’amour de vous, car jamais je n’aimerai ce que hait mon ami.

BÉNÉDICK. – Vous et moi, nous avons trop de bon sens pour nous faire l’amour tranquillement.

BÉATRICE. – Cet aveu n’en est pas la preuve : il n’y a pas un homme sage sur vingt qui se loue lui-même.

BÉNÉDICK. – Vieille coutume, vieille coutume, Béatrice ; bonne dans le temps des bons vieillards. Mais dans ce siècle, si un homme n’a pas le soin d’élever lui-même sa tombe avant de mourir, il ne vivra pas dans son monument plus longtemps que ne dureront le son de la cloche funèbre et les larmes de sa veuve.

BÉATRICE. – Et combien croyez-vous qu’elles durent ?

BÉNÉDICK. – Quelle question ! Eh ! mais, une heure de cris et un quart d’heure de pleurs : en conséquence, il est fort à propos pour le sage, si Don Ver (sa conscience) n’y trouve pas d’empêchement contraire, d’être le trompette de ses propres vertus, comme je le suis pour moi-même : en voilà assez sur l’article de mon panégyrique, à moi, qui me rendrai témoignage que j’en suis digne. – À présent, dites-moi, comment va votre cousine ?

BÉATRICE. – Fort mal.

BÉNÉDICK. – Et vous-même ?

BÉATRICE. – Fort mal aussi.

BÉNÉDICK. – Servez Dieu, aimez-moi, et, corrigez-vous. Je vais vous quitter là-dessus, car voici quelqu’un de fort pressé qui accourt.

Les dialogues sont brillants et inventifs. La pièce du maître anglais est déjà drôle à l'origine, mais les idées et la maîtrise de Branagh la rendent irrésistible.Un réalisateur audacieux à découvrir également  dans Hamlet!

Ce film nous fait voyager dans le monde des mots et de la poésie, c'est un petit chef d'oeuvre qui associe profondeur de l'art et légèreté ...

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Commentaires
J
Et puisqu'on parle de lui, je recommande 2 films :<br /> -Shakespeare in love (aussi bon qu'un Branagh, on y est !)<br /> -Looking for Richard, de et avec Al Pacino (formidable enquête errance dans les rues de New york et sur la scène d'un théâtre, personnages en quête de l'auteur )
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