Je, François Villon

Quatrième de couverture

Frères humains qui après nous vivez, N'ayez les cœurs contre nous endurcis. Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d'Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a appris le grec et le latin à l'université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les étudiants, les curés, les prostituées, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Des plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu'un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l'histoire de son temps et a disparu un matin sur la route d'Orléans. Il a donné au monde des poèmes puissants et mystérieux, et ouvert cette voie somptueuse qu'emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l'absolue liberté. Après Rimbaud et Verlaine, Jean Teulé ne pouvait mieux clore son voyage en Poésie qu'en endossant avec orgueil et humilité les haillons magnifiques de François Villon.

Après avoir lu, les commentaires de Livrovore et de Thom sur ce roman historique, je me suis précipité chez mon libraire pour dévorer les péripéties de ce cher Francois dans ce Paris du Moyen âge sans concession.

J'avais entendu parler de ce poète, et en particulier un de ses poèmes "Mais où sont les neiges d'antan ?" ne m'était pas inconnu. Toutefois, son histoire  de poète maudit, un peu voleur, un peu rebelle fut une découverte.

Le livre de Teulé nous présente un poète révolté et quelque peu révoltant aussi dans ses actes, l'auteur ne nous fait pas de cadeau dans son récit. Il nous donne une vision crue et cruelle du Moyen-Âge, au point que j'ai fini par m'interroger sur la véracité des faits reportés.

Villon est un personnage bien étrange et plutôt déroutant. Comme l'explique très bien Thom dans son commentaire sur ce roman, le titre est déjà une bonne illustration du personnage : un autodidacte indépendant, irrévérencieux et épris de liberté qui souhaitait plus que tout faire voler en éclats les barrières sociales et religieuses de son temps.

Une force de ce livre est que Teulé réussit à poser un cadre, des circonstances au poèmes de Villon.  On y perçoit toute la subtilité de sa poésie, chaque poème a sa place, ses causes et ses conséquences dans la vie du poète.

Tout cela est bercé par un style impeccable et juste, en effet Teulé arrive à trouver la bonne formule, courte et vive. Cela rend le livre d'autant plus plaisant à lire : on s'y croirait, le réalisme est saisissant.   

Ce roman est une très bonne initiation à l'oeuvre de Villon et un guide pour la comprendre, mais aussi une plongée saisissante dans le Paris du Moyen-Âge.

Comments

[nicolas]

Merci pour cette info, je prends mon dico de traduction et je pars à la découverte de ce blog.

[Lou]

Très beau commentaire, absolument convaincant ! Après avoir longtemps hésité je sens que je vais me laisser tenter !
Au fait, j'ai trouvé le blog de Lee Jackson (lien sur mon blog), ce qui pourrait t'intéresser...

[Gaelle]

Très bel article sur ce roman que j'ai adoré :)
Merci Nicolas ! "Je, françois Villon" mérite bien tous ces compliments, et Jean Teulé aussi.

[nicolas]

Thom - merci pour l'info. Je vais m'attaquer à d'autres romans de Teulé qui je l'espère seront de la même qualité que les tribulations de ce poète du Moyen Age

[Thom]

Une fois de plus, Villon façon Teulé est salué ! Tant mieux !

A noter, puisque tu parles du titre, un détail que je ne connaissais pas au moment d'écrire mon commentaire et qui a été révélé par Jean Teulé dans l'interview accordée au forum des chats : "Je, François Villon" est en fait...un vers de Villon himself. Ce qui souligne encore plus le côté autodidacte, du coup :-)