La femme en vert
Dans un jardin sur les hauteurs de Reykjavik, un bébé mâchouille un objet étrange... Un os humain ! Enterré sur cette colline depuis un demi-siècle, le squelette mystérieux livre peu d'indices au commissaire Erlendur. L'enquête remonte jusqu'à la famille qui vivait là pendant la Seconde Guerre mondiale, mettant au jour les traces effacées par la neige, les cris étouffés sous la glace d'une Islande sombre et fantomatique...
Ce roman de Arnaldur Indridason n'a fait que confirmer mon intérêt pour cet auteur. Mêlant ici encore passé et présent, vie privée et vie professionnelle, Erlendur travaille avec ses deux adjoints pour retrouver l'identité d'un squelette qui les oblige à replonger dans une histoire vieille de 50 ans.
Le grand sujet du roman, c’est la mémoire d'un passé forcément tourmenté qui s’amuse à ressurgir quand on ne l’attend plus, mais surtout quand on ne veut surtout plus l’attendre.
L'auteur alterne dans son récit les scènes d’enquête actuelles et le tableau terrifiant d’une famille au lendemain de la seconde guerre mondiale qui vit sous la domination d’un tyran. Erlendur inlassablement fouille, et finit par remonter à la surface une tragédie familiale.
En parallèle, Erlendur se débat au milieu de vieux démons, les siens (ses rapports difficiles avec sa fille et l'incompréhension entre les deux) et ceux des autres.
C'est un roman sensible, grave et attachant. Avec talent, l'auteur nous entraîne sur de nombreuses pistes vraisemblables dont les développements nous portent jusqu'à la fin du récit.
C'est aussi un plaidoyer sans concession contre les violences physiques et les tortures mentales au sein de la cellule familiale, qui demeurent souvent secrètes et impunies.