Le Mepris - Jean-Luc Godard
Le Mépris s'ouvre sur une phrase d'André Bazin : "le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs
Pour nous présenter cette dualité femme/homme accés sur l’intime, Godard s’offre une musique aussi tragique que l’œuvre qu’elle surligne : le fameux Thème de Camille, composé par George Delerue. Cette musique confère une grande puissance émotionnelle au spectateur.
L'émotion qui se dégage de ce film nous étreint dès le générique, avec cet image d'un cadreur qui suit en travelling une jeune femme. En se rapprochant du premier plan, il vérifie sa lumière, puis bouge sa caméra, la pointant sur nous, le cadre de son objectif épousant le cadre de l'écran que l'on regarde. Je suis loin d'être un spécialiste des techniques cinématographiques et d'autres seront beaucoup mieux l'expliquer que moi mais cette scène m'a laissé une sensation étrange, peut être celle d'être filmé, observé, de faire partie de la distribution...
Si on est un tant soit peu réceptif et attentif, on se laisse prendre à cette histoire de passion, de destruction, d'introspection, violente à la fois lyrique, exarcerbée, envoûtante.
"Le Mépris" s'impose comme une fresque magnifique du couple contemporain, d'une beauté incomparable, éternelle, envoûtante, qui ne vieillira sans doute jamais. .