Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
beaucoup de bruit pour rien
beaucoup de bruit pour rien
Catégories
3 octobre 2007

A une passante La rue assourdissante autour de

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais

Charles Baudelaire

Publicité
Commentaires
P
très beau poème en effet...Sais-tu que je viens de finir d'écrire un texte, en y pensant, sans avoir lu le tien! Y aurait-il donc un effet télépathique entre nous lol?
A
Quel beau (et gai pour une fois) poème de Baudelaire ! Je ne le connaissais pas. Ah, ces passants avec qui on échange un regard et que l'on ne reverra plus jamais !!
B
Quel magnifique beau et grand "coup de foudre". Superbe poème.
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité